Charles a grandi quelque part dans la jungle africaine après l'accident d'avion dont il fut, bébé, le seul survivant. À seize ans, il est miraculeusement retrouvé par sa famille. Le voici dans la grisaille hivernale d'une ville moyenne d'Europe du nord, dans un univers dont il ignore tous les codes, censé s'acclimater à ce meilleur des mondes. Or, dans sa vie d'avant, il y a Septembre qu'il aime d'un amour profond…. Par bribes alternées avec le récit de sa nouvelle existence, le narrateur reconstitue ses premières années de vie sauvage, au sein d'un groupe d'autochtones : dans l'impunité de la forêt, la brutalité des hommes fait loi, en écho aux drames humains de l'Afrique contemporaine. La fable se poursuit en terre blanche : la noirceur des hommes, on s'y attendait, n'a rien à envier à celle de l'Afrique. Plus sournoise, plus policée, elle « justifie » les comportements cyniques de l'adolescent prêt à tout pour rejoindre Septembre. La puissance narrative du texte, l'humour décapant de certaines scènes, emporteraient l'adhésion. Mais les invraisemblances de l'intrigue ne sont pas du registre de la fable dont le contenu est, somme toute, bien convenu. (C.B. et C.G.) (source : les-notes.fr)